Procès et disputes

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Disputes et procès autour de la rivière

L’Ordonnance du Roi du 29 décembre 1845 fixe des règles strictes pour contrôler le régime des eaux sur les rivières et permettre ainsi à tous les usagers d’utiliser équitablement la force de l’eau pour faire fonctionner les moulins ou usines situés le long de son cours.

La hauteur des vannes

Les différends concernant la hauteur des vannes sont très courants.

En 1901 plainte contre M Fleury qui a remonté sa vanne de 30 cm pour pouvoir faire des promenades en  bateau sur sa retenue d’eau… Les voisins se plaignent car l’eau inonde leurs blanchisseries…

“2 septembre 1901

Monsieur le Préfet

Les soussignés exerçant la profession de blanchisseurs à Léognan ont l’honneur de vous exposer que M Fleury, propriétaire, dans le but d’avoir une hauteur d’eau plus considérable pour ses promenades en bateau, vient d’augmenter sa vanne de 30 centimètres environ.”

Par ce fait les eaux du ruisseau « l’Eau blanche » inondent nos blanchisseries et rendent notre travail plus que difficile.”

 D’après la réponse de l’ingénieur ordinaire qui s’est rendu sur place en octobre 1901, il semble que M Fleury ait bien respecté le niveau légal de la retenue.

Le détournement de l’eau

Pierre Paillet propriétaire des moulins de Pruet et de Gamarde à Villenave d’Ornon est las des agissements de son voisin le sieur de Bourran écuyer, habitant au château du Pont de Langon et possédant le moulin attenant.  Ce dernier menace de tuer l’exposant (Pierre Paillet) et mettre le feu au moulin de Gamarde s’il voulait former obstacle à ses dessains.

Le problème se situe au niveau des arrivées d’eau qui empêchent le moulin de Gamarde de fonctionner normalement. Il ne peut plus moudre car le sieur de Bourran modifie le cours des eaux de la rivière pour alimenter son propre moulin.

Pierre Paillet requiert le 23 août 1718 l’appui de M. Pisson, Syndic de l’hôpital Saint André, qui est toujours seigneur foncier du moulin et qui doit de ce fait lui assurer la jouissance sereine de son bien.

Les béliers hydrauliques

L’utilisation de béliers hydrauliques par certains propriétaires entraîne de sérieux conflits de voisinage !

Un bélier hydraulique est un dispositif de relevage de l’eau, il requiert une chute, avec possibilité d’écoulement de l’eau nécessaire à son fonctionnement.

…  Que Monsieur Bascle, propriétaire du domaine de Pontaulic, susdite commune de Léognan, a établi tout récemment un bélier sur ce ruisseau dont il est riverain, à l’ancien moulin de Cocu, appartement ci-devant à Monsieur Destang et dont il s’est rendu acquéreur. Ce bélier est destinée à faire remonter l’eau du ruisseau dans les parties les plus culminantes de sa propriété, soit pour arroser ses prairies et jardins soit pour alimenter l’intérieur de sa maison ; au point qu’il peut enlever approximativement environ 30 barriques d’eau par minute. En aval du moulin de Cocu, et à peu de distance se trouve établie depuis longtemps :

une fabrique de carton exploitée par messieurs Roland et Pauly qui y occupent un grand nombre d’ouvriers, hommes et femmes de la localité. Depuis l’établissement du bélier de Monsieur Bascle ils manquent souvent d’eau… 

L’ingénieur hydraulique répond que cette affaire relève des Tribunaux civils et non du Service hydraulique…

Le curage du ruisseau

Chaque propriétaire doit entretenir la rivière et ses rives au droit de sa propriété.

Les plaintes concernant le curage du ruisseau sont extrêmement nombreuses…

Plainte concernant le curage de l’Eau blanche en 1926.

Par pétition en date de Novembre 1926  Monsieur Nègre Prosper propriétaire du Domaine de Frigères, dans votre commune, déclare qu’ayant curé le ruisseau de l’Eau Blanche au droit de sa propriété, sur une longueur de 230 mètres, il estime que le curage restant à effectuer doit être fait par le propriétaire de l’Usine Laroudet, située sur le domaine de Bagatelle. M Nègre base sa réclamation sur les articles 19 et 20 de l’Ordonnance du roi, en date du 29 décembre 1845, qui a réglementé les moulins établis sur l’Eau Blanche. 

Réponse du Préfet : la réclamation de M Nègre ne peut donc être favorablement accueillie, et ce propriétaire demeure tenu de curer le lit naturel du ruisseau de l’Eau Blanche, dans toute la partie où il en est riverain, conformément aux usages locaux de la Gironde.

Les procès verbaux de récolement

Ces litiges très nombreux ne sont pas toujours réglés…malgré les avis des ingénieurs du service hydraulique qui font des contrôles pour vérifier que l’Ordonnance Royale est respectée et dressent des procès verbaux de récolement comme ci-contre, en 1891, mettant en demeure les propriétaires de faire les travaux.

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