Usage des moulins

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Usages des moulins sur l’eau blanche

Les meules actionnées par la force hydraulique peuvent moudre le grain, ce qui était la fonction première des moulins. Mais dès le 12ème siècle, l’utilisation de l’arbre à cames devient de plus en plus courante. Il transforme le mouvement rotatif en alternatif qui aboutit à la diffusion des moteurs hydrauliques industriels qui pilent et martèlent.

Dès le début du 19ème siècle commence l’établissement d’activités industrielles dans les moulins. On trouve donc sous le nom de « moulins » des usines ou des «manufactures» utilisées à des fonctions variées.

Les moulins à farine

Les moulins à farine servaient à moudre différentes céréales : l’orge, adopté au 13e siècle, le seigle, le mil, le sarrasin (ou blé noir adopté au 15e siècle)… Ce n’est que bien plus tard qu’on utilisa la farine de blé.

Pour devenir maître meunier, il fallait posséder un moulin, soit en propriété, soit en fermage.

Autrefois le meunier exerçait un droit de mouture. Cela consistait à prélever une partie de la farine en guise de paiement.

Les usines à papier et à carton

Sur ce dessin de l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert, on voit très bien l’arbre à cames actionné par la roue du moulin, les cames soulevant progressivement tous les maillets qui transforment les fibres en pâte à papier.

Comme matière première on utilisait de vieux chiffons ou de vieux papiers.

Les blancheries ou blanchisseries

A cette époque plusieurs moulins situés sur le cours de l’Eau Blanche étaient destinés à blanchir les toiles de coton tout fraîchement produites par des ateliers de tissage.

Les responsables de ces moulins étaient désignés sous le terme de « maître de buerie », de « blanchisseur » ou de « marchand blanchisseur ». Le moulin de Brisson à Léognan était une blanchisserie.

Les usines à laminer

Un laminoir est une installation industrielle ayant pour but la réduction d’épaisseur d’un matériau, généralement du métal, opération obtenue par compression continue au passage entre deux cylindres contrarotatifs (tournant en sens inverse l’un de l’autre) appelés laminoirs.

En 1824, un entrepreneur bordelais Pierre Lavergne a acquis le moulin de Laroudet à Léognan et fait construire une usine à laminer le cuivre et le plomb grâce à un moteur hydraulique.

Les scieries

La rotation est transformée en mouvement alternatif grâce à une bielle (pièce ovale). Une scie coupe longitudinalement la grume (tronc d’arbre) pendant que celui-ci se déplace. On trouve au moulin de Gamarde (Villenave d’Ornon) la scierie Bellordre en 1901.

Sur l’Eau Blanche, plusieurs moulins ont été transformés en scieries.

 En 1856 le moulin de Coquillat change d’activité. Le propriétaire  en informe le préfet par ce courrier :

«  …le moulin à farine que je possède au lieu dit Le Coquillat sur le ruisseau de l’Eau Blanche, va être converti en une usine à scier le bois… »

Les tanneries et filatures

Les tanneurs s’installent près des rivières car ils ont besoin de beaucoup d’eau claire.

Ils transforment la peau en cuir résistant.

En septembre 1880, on lit que le propriétaire du moulin de Courréjean situé sur l’Eau Blanche à Villenave d’Ornon « ayant fait de cette usine à moudre le blé un établissement pour le lavage des peaux de mouton et une filature de laine peignée …demande l’autorisation de modifier la disposition des vannes. »

La tannerie Chauvel fonctionna de 1880 jusque durant l’Entre-deux-Guerres dans l’ancien moulin de Courréjean à Villenave d’Ornon: la seule roue hydraulique faisait fonctionner 22 pilons frappant les peaux dans des cuves.

Usines à fabriquer des limes

Dès 1884  Pierre Yversing est fabriquant tailleur de limes à Maucaillou (Moulin Noir ou Caillou à Cadaujac) et il l’est encore en 1907. On en fabrique toujours entre 1920 et 1930 « car l’Eau blanche était bonne pour tremper » (l’acier).

Dans un courrier de M Sargos (propriétaire), daté de mai 1883, on apprend que des limes étaient fabriquées au moulin de Renaud situé sur l’Eau Blanche à Léognan.

On trouve un autre fabriquant de limes, en 1887, au moulin de Pruet à Villenave d’Ornon.

Moulins à fabriquer des cadres de glaces

Le 14 avril 1867, Madame veuve Jacquin et son fils Jean Lovely Jacquin s’associent et forment une société qui fabrique des cadres pour glaces au moulin de Jacquin à Léognan.

Moulins à nettoyer le riz

Des sociétés se lancent dans la culture du riz  dans le sud de la Gironde et les Landes. Le propriétaire du  moulin de la Gamarde, à Villenave d’Ornon, le transforme alors pour trier et nettoyer le riz.

Moulin pour broyer du noir animal

En 1827, le moulin Noir ou de Maucaillou dit moulin de Molinier à une meule, à Cadaujac, fabrique du noir animal.

Le noir ou charbon animal était produit par la calcination partielle, au four, d’os d’animaux ensuite broyés.

En grain, il a des propriétés décolorantes et désinfectantes, en poudre fine, c’est un pigment qui sert de teinture.

Moulin pour fabriquer de la ouate

Au premier moulin de Atcha (ou de la Blancherie de la Louvière), en 1860, lors d’un procès verbal de récolement on voit que parmi les personnes présentes se trouve  M Eyraud, fabricant de Ouate.

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